
[chapo]Pour de nombreuses personnes, les parents représentent une sorte de repère. Ils nous donnent la première image que l’on se fait du couple, leur relation influence notre vision de l’amour de manière consciente ou non. Comment faire pour que les émotions de nos parents n’aient pas ou plus d’impact sur notre vie amoureuse?[/chapo]
Quand nos émotions s’emmêlent avec celles de nos parents.
Quand tout va bien, que nos parents s’aiment et qu’ils nous donnent le sentiment de pouvoir tout surmonter ensemble, on croit en leur union et on a foi en l’amour. Quand des conflits apparaissent entre eux ou qu’ils se séparent cela peut perturber notre équilibre émotionnel. On découvre nos parents sous un nouveau jour, on ne comprend pas, on n’accepte pas le changement.
Cela peut nous pousser à tout remettre en question et à se poser des questions telles que:
- Peut-on s’aimer toujours?
- Peut-on être profondément heureux au sein d’une relation longue durée?
- Qui est responsable de ce conflit ou problème?
- Est-ce que j’aurai pu éviter cela?
- Est-ce que je peux les aider, et si oui comment?
- Est-ce que c’est trop tard (pour agir)?
Quand les parents s’emmêlent, on a tendance à s’en mêler, à s’impliquer émotionnellement d’une manière ou d’une autre. Et quand on s’en mêle, notre esprit et nos pensées s’emmêlent. Nos émotions se mélangent avec celles de nos parents et on est dominé par la peur:
- Peur d’être malheureux en amour.
- Peur de vivre les mêmes conflits que nos parents dans notre vie sentimentale.
- Peur de ne pas pouvoir supporter que nos parents se séparent.
- Peur que ce qui leur arrive nous empêche d’avancer.
On ne peut pas s’empêcher de se comparer car au fond, on a besoin de se rassurer, de se dire qu’on est différent. Si on ne parvient pas à faire la part des choses entre l’histoire de nos parents et la nôtre, cela peut créer des bouleversements dans notre vie amoureuse.
L’art de la désidentification.
S’identifier nous fait souffrir.
En lisant les enseignements de la maître zen américaine Cheri Huber, j’ai appris l’art de la désidentification. S’identifier aux autres, à leurs émotions ou même à ce qu’on pense ou ressent nous-même est source de souffrance en nous. En effet, quand on s’identifie tout ce qui est en nous ou autour de nous nous représente, nous donne une image de notre valeur.Quand tout semble s’écrouler autour de nous, on a alors l’impression de s’effondrer nous aussi.
En apprenant à se désidentifier, on peut se recentrer sur notre véritable être, ressentir et exprimer pleinement nos émotions sans qu’elles entrent en interaction avec celles des autres. On accueille pleinement les autres et leurs émotions sans se laisser perturber par celles-ci.
Comment se désidentifier?
On peut déjà commencer par se dire que rien de ce qui se passe en nous ou autour de nous ne représente notre être véritable, notre nature profonde.
Voilà quelques exemples de phrases qu’on peut se dire pour apprendre à se désidentifier de ses parents:
- Je ne suis pas mes parents.
- Je ne suis pas ce conflit.
- Leur histoire n’est pas mon histoire.
- Cette situation n’a rien à voir avec moi (elle ne représente pas ce que je suis au plus profond de moi).
- Je ne suis pas mes émotions.
- Je ne suis pas cette colère, même si je la ressens.
- Je ne suis pas cette tristesse, même si je la ressens.
- Rien de ce qui se passe en ce moment ne représente ou n’impacte ma nature profonde.
“Avant d’apprendre à observer les pensées avec détachement, vous devez apprendre à observer et à apaiser votre respiration, votre corps et vos émotions. Quand vous avez apaisé votre respiration, votre corps et vos émotions, pratiquez l’observation détachée de la pensée avec constance.”
[Bouddha]
“Observez vos pensées avec détachement comme vous observeriez avec détachement des oiseaux traversant le ciel au loin, dans la paix du soir.”
[Sutta Pitaka]
Un moyen tout aussi efficace de se désidentifier est d’apprendre à méditer. C’est l’activité idéale pour se recentrer sur nous-mêmes et sur notre être véritable. On vit les émotions, mais elles nous traversent seulement, elles ne nous affectent plus, on les apprivoise. Et surtout, on les accepte plutôt que de lutter contre elles. Car on sait que derrière le nuage noir de nos émotions, se trouve le ciel bleu de la paix intérieure et du bonheur véritable.