
[chapo]Dans le livre “être vraiment soi, aimer pleinement l’autre” Marshall Rosenberg publie des extraits de ses séminaires et interviews à propos de la Communication Non Violente. La Communication Non Violente (CNV) est un moyen de communication qui permet d’être en harmonie avec ceux qui nous entourent: partenaire, famille, amis… Dans ce système crée par Marshall Rosenberg dans les années 70, on utilise uniquement des mots qui font appel à des émotions positives et qui permettent d’éviter les conflits. [/chapo]
Chapitre 1: Un conflit type.
Voici les principaux conflits qui nous empêchent de communiquer de manière harmonieuse avec les autres:
- Les hommes ont du mal à exprimer ce qu’ils ressentent, à livrer leurs émotions.
- On a l’habitude de catégoriser les gensselon deux étiquettes: bon ou mauvais.
- Les femmes ne disent pas ce qu’elles veulent pour deux raisons: elles font passer le besoin des autres avant le leur et elles pensent que les hommes vont deviner ce dont elles ont besoin.
Chapitre 2: A propos du mariage.
C’est plus dur d’entretenir une bonne relation lorsqu’on est marié que lorsqu’on est simplement en couple en raison de toutes les idées reçues qu’on se fait à propos du mariage:
- On pense qu’on a un tas de devoirs et d’obligations.
- On pense que l’autre nous appartient.
La solution de l’auteur est d’oublier qu’on est marié et d’agir avec le coeur et non pas par sentiment de devoir.
Chapitre 3: Quatre questions pour apprendre.
Les quatre questions
Il y a quatre questions capitales en CNV, on peut utiliser ces questions aussi bien pour une relation sentimentale, qu’amicale ou familiale.
- 1ère question: Pourrais-tu me dire ce que je fais (en tant que ton partenaire ou ton ami) qui te rend la vie moins belle?
- 2ème question: “Et quand je fais ce que je fais, comment te sens-tu?”
- 3ème question: “Lesquels de tes besoins ne sont pas comblés (qu’aurais-tu voulu/aimé/souhaité?)”
- 4ème question: “Que pouvons-nous faire pour nous enrichir la vie mutuellement?”
Les deux grands types de communication qui nous empêchent de donner avec le coeur.
Il y a deux types de communications qui nous empêchent de communiquer avec le coeur:
- La critique: dès qu’on porte un jugement envers l’autre, il y a une critique. Utiliser la CNV permet d’exprimer ses besoins et ses sentiments à l’autre sans qu’il les perçoive comme une critique.
- La contrainte: il y a contrainte à partir du moment où on exige quelque chose de l’autre. Utiliser la CNV va permettre à l’autre de s’exprimer pleinement et sans crainte.
Deux difficultés dans la pratique de la CNV.
Il y a deux difficultés qui peuvent apparaître en pratiquant la CNV.
- La première difficulté est que l’autre peut avoir été tellement habitué à ce qu’on le critique que même en utilisant la CNV pour lui parler, il peut percevoir ce qu’on lui dit comme une critique.
- La deuxième difficulté est que même si on pratique la CNV, le partenaire lui peut ne pas le faire. Il faudra donc apprendre à écouter ce qu’il nous dit avec ce que Marshall Rosenberg appelle les “oreilles de girafe”. Utiliser les “oreilles de girafe” c’est apprendre à entendre les besoins cachés de l’autre derrière la critique.
Chapitre 4: Jeux de rôles.
Dans ce chapitre, l’auteur parle des jeux de rôles qu’il a fait avec les participants à ses séminaires pour des cas bien particuliers, je résumerai ici uniquement le compte-rendu de ces dialogues.
Entendre une exigence.
En pratiquant la CNV, on doit pouvoir exprimer son besoin à l’autre sans qu’il le perçoive comme une contrainte. On doit faire en sorte que la personne ne se sente pas coupable ou n’ait pas peur d’être punie si elle ne comble pas notre besoin.
Interromps-moi si je parle trop.
Il vaut mieux interrompre une personne quand on sent qu’on n’est plus capable de l’écouter, plutôt que de continuer à l’écouter que d’une oreille pour lui faire plaisir.
On parle souvent pour ne rien dire et de manière plus cérébrale qu’émotionnelle. Interrompre l’autre permet de:
- demander à l’autre quels besoins se cachent derrière sa conversation.
- lui signifier qu’on s’ennuie (souvent quand on s’ennuie à écouter une conversation, l’autre s’ennuie aussi à parler).
Qu’est-ce que tu me veux?
Parfois, on dit tout haut ce qu’on pense mais notre interlocuteur n’arrive pas à percevoir les besoins qui se cachent derrière ces mots.
Par exemple, quand une femme dit à son mari “Regarde la belle maison!” d’un air admiratif, il peut être porté à croire qu’elle veut qu’il achète une maison pareille même si ce n’est pas le cas.
L’auteur raconte l’histoire d’un homme qui devait prendre le train jusqu’à l’aéroport avec sa femme et qui a répété trois fois de suite la phrase: “Je n’ai jamais vu un train aussi lent de ma vie!”
La femme n’a pas réagi les deux premières fois, puis au bout de la troisième fois, ne sachant pas ce qu’il attendait d’elle elle lui a répondu “qu’est-ce que tu veux que j’y fasses?”.
En pratiquant la CNV, cette femme aurait cherché à comprendre le besoin qui se cachait derrière cette phrase: son mari avait besoin qu’elle comprenne son angoisse de ne pas être à l’heure et qu’elle compatisse. Le fait de ne pas pratiquer la CNV augmente la souffrance et le sentiment d’incompréhension entre les partenaires.
Les problèmes liés à la nourriture.
Il se peut qu’on ressente un besoin d’amour de la part de notre partenaire mais comme on ne sait pas comment l’exprimer on le rejette en compensant sur la nourriture.
NB: En CNV, on n’utilise pas des phrases comme “je suis + adj” ou “il est” car quand on emploie ce genre de phrases, on fait un jugement. Ces jugements nous poussent à nous voir ou à voir les autres comme des personnes statiques, qui ne changeront pas. On parlera donc plutôt en termes d’envie ou de besoin. Par exemple, on remplacera une phrase comme “je suis une mangeuse compulsive” par “ je ressens parfois cette pulsion, ce besoin de manger”.
Découvrir ce que nous voulons.
Parfois, nous ne savons pas ce que nous voulons, et ce dont nous avons besoin. Dans ce cas, il faut faire confiance à son intuition plus qu’à la raison.
Quand les autres ne veulent pas recevoir.
Bien qu’on prenne du plaisir à donner aux autres du fond du coeur, cela peut les perturber car ils n’y sont pas habitués. Dans ce cas, on peut leur faire comprendre qu’on a besoin de donner, que cela nous plait.
Sommes-nous en train de nous disputer?
Quand on parle de nos besoins, ou qu’on cherche à comprendre ceux des autres, certaines personnes prennent cela pour une dispute ou une attaque. Ces personnes assimilent le fait de livrer ses émotions à une punition.
Entendre NON.
Comment réagir face à,un non de l’autre? Le mot en lui même n’est pas gênant mais notre réaction à lui, si. Quand on pratique la CNV, on comprend que la personne dit non plus pour exprimer ce qu’elle souhaite que pour nous rejeter. Si la personne dit “Non”, c’est parce qu’elle croit qu’on veut lui imposer quelque chose, elle veut avoir l’impression de garder son autonomie.
On a tendance à prendre un “NON” pour un jugement. Quand on passe en mode CNV, on comprend que nos besoins et ceux de l’autre ne coincident pas à ce moment là. Si on le prend mal, la personne peut s’éloigner.
La pire des choses à faire quand on refuse quelque chose à quelqu’un est de se justifier pour cela, de s’excuser et de culpabiliser. Quand on fait cela, la personne se sent attaquée et incomprise car elle a juste besoin qu’on comprenne ce qu’elle ressent face à ce refus, pas qu’on se rabaisse face à elle.
As-tu envie d’entendre cela?
Certaines personnes prennent toute tentative de dialogue comme quelque chose de forcé. Il faut faire preuve de compréhension à leur égard. Le mieux n’est pas de se taire car le silence pèsera sur cette personne mais on peut très bien pousser des “coups de gueule” de temps en temps.
Exprimer ses sentiments et ses besoins?
“Pourquoi?” est l’une des questions qui fait le plus peur à ceux à qui on la pose.
C’est bien de dire nos besoins à la forme affirmative plutôt que négative pour que la personne le comprenne clairement. Par exemple on peut dire “j’aimerais bien que tu passes plus de temps avec moi” plutôt que “je ne veux plus que tu passes tant de temps à travailler.”
Quand on se fâche ou se vexe, c’est qu’on n’a pas compris le message qui se cachait derrière les propos de son interlocuteur, on entre dans le jugement et pas dans la compréhension. Le mieux dans ce cas est de s’arrêter pour écouter et faire preuve d’empathie vis-à-vis de soi-même.
Attention, faire preuve d’empathie n’a rien à voir avec le réconfort. Réconforter quelqu’un qui a juste besoin d’être compris ne lui fera aucun bien. Par exemple si quelqu’un dit “je suis moche” et qu’on lui répond “mais non, tu es sublime!” cela ne le rassurera pas.
En parler en public.
Parfois, on ne sait pas exactement quelle est la limite entre ce qu’on doit dire ou pas de notre vie de couple en public. Quand nous pratiquons la CNV, nous comprenons que nous ne sommes pas responsables des émotions et des sentiments des autres. Nous les accueillons simplement. On accueille ce que ressent l’autre avec empathie sans le prendre pour soi.
Je ne suis plus moi-même en ta présence.
Pour certaines personnes, être amoureux signifie dépendre de l’autre et porter la responsabilité de ses sentiments. C’est pourquoi dès qu’une relation commence à devenir sérieuse, ils prennent peur.
Exprimer une demande.
On exprime une demande en disant “j’aimerais” et en précisant ce qu’on souhaite, puis en demandant a la personne si elle accepte. De plus il faut toujours veiller à exprimer sa demande à la forme affirmative.
Ex: “J’aimerais bien que tu m’aides plus souvent dans les tâches ménagères, tu veux bien?”
Comment réagir en cas de sexisme ou de racisme?
Estimer que quelqu’un est raciste ou sexiste suite à un propos, c’est lui coller une étiquette.
Quand on pratique la CNV, on ne se met pas en conflit avec les propos de quelqu’un et on ne les valide pas non plus. On peut se poser la question “que cherche-t-il à faire passer à travers cette phrase?”
Les insultes.
Quand quelqu’un nous insulte, cela vient du fait que ses besoins ne sont pas satisfaits. On peut donc se demander quel est le manque de la personne qui nous insulte.
Certaines personnes ne savent pas exprimer leur souffrance autrement qu’en insultant. La violence, quelle qu’elle soit est dûe au fait qu’on n’est pas centré sur ce qui se passe en nous mais on a tendance à voir les autres comme coupables ou responsables.
Chapitre 5: Exprimer sa gratitude.
Pour exprimer sa gratitude envers quelqu’un, on ne lui fera pas des louanges car il aurait alors l’impression qu’on le manipule.
Il y a trois manières différentes d’exprimer sa gratitude à quelqu’un:
- en lui disant ce qu’on a appréciédans son attitude.
- en exprimant ce qu’on ressent.
- en lui disant lesquels de nos besoins ont été satisfaits.
Chapitre 6: De quoi a-t-on besoin pour pratiquer la CNV?
Pour pratiquer la CNV, notre démarche spirituelle doit être claire. On doit vouloir être relié aux autres êtres humains et ne pas porter de jugements de valeur sur eux.
“Comment est-ce que je souhaite être en lien avec les autres?” est la question que se pose l’auteur plusieurs fois par jour.
Selon l’auteur, il y a différentes manières d’être en lien avec les autres. Cela peut être:
- en priant.
- en méditant.
- en faisant une pause.
- en ralentissant.
On doit pratiquer la CNV sans s’arrêter: examiner la façon dont on réagit aux choses, les jugements de valeurs que l’on porte envers les autres. On peut aussi pratiquer l’auto-empathie sur soi-même face à nos réactions, apprendre de nos erreurs.
Enfin pour avoir de l’aide dans notre pratique, on peut chercher le soutien et la présence d’autres pratiquants de la CNV.
Chapitre 7: Et que vient faire l’amour dans tout ça?
L’amour est une émotion présente en nous qu’on peut exprimer et qu’on peut donner. C’est offrir son être dans ce qu’il a de plus vulnérable, le mettre à nu. On fait un grand cadeau en s’offrant aux autres, mais aussi en recevant ce qu’ils ont à partager avec nous, en les écoutant sans porter de jugement sur ce qu’ils disent.
Utiliser la CNV, c’est donc faire preuve d’amour.
Conclusion.
Le mieux pour rester nous-mêmes dans une relation tout en ayant du respect pour l’autre est d’oser lui dire de manière claire, en utilisant la CNV:
- ce qu’on désire.
- ce qu’on ressent.
- ce dont on a besoin.
Ce langage permet de ne pas juger l’autre, ni le critiquer, de ne pas exiger quoi que ce soit de lui.
Bonus: Méthode de pratique de la CNV
Pour aider ceux qui le veulent à pratiquer la CNV, je vous donne en plus du résumé de ce livre la méthode nécessaire.
Prenons un des exemples utilisés par l’auteur dans le livre: une femme qui se sent délaissée quand son mari regarde la télévision.
Quelqu’un qui n’utilise pas la CNV dira par exemple: “Quand tu regardes la télé, tu ne fais pas attention à moi, je me sens abandonnée.”
Pour traduire cette phrase dans le langage CNV, il y a 4 étapes nécessaires:
- 1ère étape: on observe objectivement les faits. “Quand tu regardes la télévision”
- 2ème étape: on exprime ce qu’on ressent. “ je me sens seule”(et non pas je me sens abandonnée qui aura tendance à impliquer l’autre)
- 3ème étape: on exprime son besoin. (On ne dira pas “j’ai besoin que tu fasses attention à moi” car ça implique l’autre.) On dira “j’ai besoin d’attention »
- 4ème étape: on formule une demande claire et précise. “Est-ce que tu voudrais bien qu’on partage des activités ensemble?”
Récapitulatif de la phrase en CNV: “Quand tu regardes la télé, je me sens seule, j’ai besoin d’attention. Tu voudrais bien qu’on partage des activités ensemble?
Si vous voulez apprendre cette méthode plus en profondeur, vous pouvez lire ce livre dans lequel Marshall Rosenberg l’explique en détail:
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Mon avis
Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre.
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Si on n’a fait aucune lecture concernant la CNV avant celui là, cela peut être un peu dur d’apprendre avec ce livre. En effet, la méthode n’est pas expliquée en détail, ici il s’agit surtout de mises en situations. Je vois plus ce livre comme un complément à la méthode qu’une méthode en elle même.
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Les phrases de CNV sont tournées de manière très élaborée dans le livre et il me paraît difficile de les utiliser telles quelles dans une conversation. Il y a donc un travail d’adaptation à notre langage courant à faire.
Ce que j’ai aimé dans ce livre.
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L’auteur met en illustration des situations concrètes et nous montre comment réagir en utilisant la CNV. L’auteur arrive à nous démontrer qu’utiliser la CNV permet d’avoir des relations plus harmonieuses avec les autres.
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L’auteur répond aux questions de ceux qui ont des difficultés dans leur pratique de la CNV.
Les actions que je vais mettre en place après avoir lu ce livre.
Je pense qu’après avoir lu ce livre je vais réfléchir davantage avant de parler, surtout quand je sens que je pourrais entrer en conflit avec quelqu’un. D’autre part, en cas de dispute je pourrai réfléchir après coup à ce que j’aurais pu dire pour éviter le conflit, me remettre en question sur les mots que j’ai utilisés, puis m’en servir de leçon pour la suite.
Ma note: 3/5
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bravo pour cet article,
j’ai lu les mots sont des fenêtres, il y a quelques années déjà, il apporte beaucoup …
Merci Véro, je ne l’ai pas lu mais ce livre m’a un peu laissée sur ma faim et donnée envie de le lire!