50 ans qui ont changé notre vie amoureuse: les années 70-80.

[chapo]Voici la deuxième partie du dossier 50 ans qui ont changé votre vie amoureuse. Elle concerne les années 70 et les années 80. [/chapo]

Les années 70: la lutte pour la liberté continue.

Développement du MLF.

Le Mouvement de libération des femmes continue de se développer dans les années 70. Les femmes se révoltent avec des slogans comme “Travailleurs de tous les pays, qui lave vos chaussettes?”. Ce que les femmes entendent dénoncer c’est une société crée par les hommes et pour les hommes. Elles veulent aussi inciter les autres femmes à se libérer de leurs entraves. Elles se réunissent en groupe de femmes où les hommes ne sont pas les bienvenus.

Au sein du MLF il n’a pas de leader ou de porte-parole, on trouve de nombreux petits groupes indépendants. Le 20 novembre 1970, les femmes du MLF perturbent les états généraux de la femme organisées par le magazine Elle à Versailles. Et en 1972, c’est contre la fête des Mères qu’elles se révoltent avec le slogan “Fêtées une journée, exploitées toute l’année!” Pour les membres du MLF, tout des tâches ménagères, à la conception des enfants en passant par la séduction des hommes a une portée politique.

Dénonciation de la société patriarcale.

Kate Millet, auteur américaine a écrit en 1970 un livre intitulé “la politique du mâle”. Dans ce livre, elle y dénonce la société patriarcale dans laquelle les femmes sont soumise. Pour elle cette soumission est créee par la famille.

Une auteur australienne, Germaine Greer a écrit “La femme eunuque”. Selon elle, la femme est emprisonnée par le mariage, la maternité et la famille. La solution pour elle consisterait à refuser de se marier.

Modification des familles et du couple.

En 1975, on voit des changements apparaître au sein du mariage. L’adultère n’est plus considéré comme un délit, un partenaire n’a plus besoin de raison valable pour demander le divorce. De plus, on peut divorcer à l’amiable grâce au consentement mutuel: les partenaires gèrent les modalités du divorce comme la garde des enfants ou le partage des biens communs. Cette réforme du divorce tombe au bon moment: le nombre de divorces est en augmentation et le nombre de mariages en diminution. En 1972, on compte un divorce pour dix mariages alors qu’en 1984 un mariage sur trois se termine en divorce. La plupart du temps, ce sont les femmes qui demandent le divorce et qui finissent “mères isolées”.

 

La lutte pour l’avortement.

Le 5 avril 1971, paraît dans le magazine “le Nouvel Observateur” le manifeste 343. 343 femmes célèbres ou anonymes déclarent avoir enfreint la loi en avortant. Parmi ces femmes, on trouve entre autres des écrivains comme Simone de Beauvoir, Marguerite Duras et Françoise Sagan et des actrices comme Catherine Deneuve. Elles veulent parvenir à légaliser l’avortement. En effet, un million de femmes avortent chaque année en France en toute clandestinité et cela met en péril leur santé et leur vie. Des femmes luttent dans la rue en déclarant que leur ventre leur appartient. Le 20 novembre 1971, elles défilent avec sur leurs banderoles le slogan: “un enfant si je veux, quand je veux!”

En 1973, le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et la Contraception (MLAC) est crée. On y trouve des militants du Groupe Information Santé (GIS), du MLF et du planning familial. Les militants réclament le droit à l’avortement des femmes qui le souhaitent, ainsi que son remboursement par la Sécurité Sociale. Au sein de ce mouvement:

  • on pratique l’avortement gratuit sur des femmes enceintes de moins de 12 semaines, grâce à la méthode Karman (on aspire ce qu’il y a dans l’utérus).
  • on organise des voyage collectifs à Londres ou Amsterdam pour les femmes qui sont enceintes de plus de 12 semaines.

En 1974, Simone Veil, ancienne juriste devenue ministre se penche sur la question de l’avortement. Elle combat en faveur de la liberté à l’avortement en déclarant que “le courage quelquefois consiste à ouvrir les yeux”. Malgré des attaques et des résistances, la loi Veil est votée pour 5 ans. Elle permet aux femmes de se faire avorter dans un centre public ou privé en cas de “situation de détresse” et jusqu’à 10 semaines de grossesse. Au bout de 5 ans, cette loi est reconduite définitivement.

L’année de la femme.

L’ONU déclare l’année 1975 comme étant l’année internationale de la femme. A partir de cette année sont organisées des conférences internationales pour débattre sur l’égalité, le développement et la paix des femmes. ( En 1975 à Mexico, en 1980 à Copenhague, en 1985 à Nairobi). En 1975,une directive du Parlement Européen vise à supprimer la discrimination des femmes au travail et à obtenir des traitements égaux pour les femmes et les hommes qui exercent le même travail. Elle demande aux Etats membres de modifier leur loi. En France, ce n’est qu’en 1983 que la loi sur l’égalité professionnelle sera adoptée.

En 1979, est adoptée une Convention internationale sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Celle-ci sera ratifiée par 153 états en 1994.

L’année de la femme a permis de:

  • faire reconnaître aux institutions de tous pays les problèmes rencontrés par les femmes.
  • établir des statistiques sur les femmes.
  • améliorer la condition féminine dans le monde par une prise de conscience.

Les années 80: La diversité des femmes.

Dans les années 80, on réalise notamment grâce au sondage “Plurielles”, qu’il n’y a plus Une femme mais DES femmes. 10 profils types sont distingués: les femmes actives, les mères de famille, les séductrices…etc  La chanson “femme des années 80” de Michel Sardou, témoigne de cette diversité!

Allongement de l’espérance de vie des femmes

Dans les années 80, l’espérance de vie des femmes augmente encore. En 1906, elle était de 50 ans, en 1946 de 65 ans, et elle atteindra 82 ans en 1993.

Dans les années 60, les femmes ont changé de comportement: certaines se sont mises à fumer, conduire, travailler dans des métiers à risques. Mais cela n’a pas réduit l’écart entre les hommes et les femmes car les femmes sont généralement plus prudentes, elles fument et boivent moins que les hommes et elles prennent plus soin de leur corps.

L’écart est élevé entre les hommes et les femmes, pour atteindre 8,2 ans en 1992. Certaines femmes se retrouvent donc veuves et doivent faire face à la solitude et à la pauvreté. En effet, à l’âge de 66 ans moins d’une femme sur deux a un mari vivant.

Le retour de la lingerie fine.

Alors que dans les années 50, on prônait la liberté apportée par le port du collant et des sous-vêtements pratiques, des stylistes relancent en 1980 la mode de la lingerie fine: porte jaretelle, bas qui tiennent tout seuls, sous-vêtements en dentelle…

Du côté des hommes, de nouvelles matières apparaissent comme la soie pour les caleçons, ainsi que des couleurs.

Apparition du sida.

En avril 1981, apparaît le premier cas de sida en France dans un hôpital parisien. En 1983, des recherches sont effectuées à l’institut Pasteur sur la maladie. Les chercheurs finissent par isoler le virus responsable de la maladie qu’ils nomment VIH. Le virus du sida (syndrome d’immunodéficience acquis) se transmet par contact sanguin ou sexuel. Une femme a deux fois plus de risques d’être contaminée par un homme que le contraire. Le virus peut aussi se transmettre d’une mère à son foetus. Le virus détruit les défenses immunitaires, ce qui affaiblit l’organisme et le rend vulnérable aux moindres agressions extérieures. A cette époque, ce sont surtout de jeunes adultes qui sont touchés par cette maladie.

En 1987, malgré tous les moyens mis en oeuvre, on ne trouve pas de traitement contre la maladie. On mise tout sur la prévention. La première recommandation est d’utiliser le préservatif: mais certaines femmes n’ont pas assez d’assurance pour demander à leur partenaire de l’utiliser. La deuxième recommandation est d’être fidèle car on sait que la majorité des hommes qui vont voir des prostituées sont mariés ou en couple. Ce phénomène accroit la prostitution des enfants dans les pays pauvres, les clients étant persuadés qu’ils prennent moins de risque en couchant avec des enfants.

Le marché érotique.

Dans les années 80, la publicité se libère et affiche des messages de plus en plus érotiques. Le marché érotique et pornographique est en hausse dû à la peur du sida.. Ceux qui faisaient appel aux prostituées se tournent davantage vers les shows, vidéos et minitels roses.

L’avortement fait encore débat.

En 1982, l’IVG est remboursée par la sécurité sociale.

En 1988, apparaît sur le marché la première pilule abortive. Cette pilule est interdite aux femmes qui fument et elle s’adresse aux femmes qui ont moins de 7 semaines de grossesse. Elle est mise sur le marché pendant seulement un mois et est retirée sous la pression de groupes catholiques.

Cette suspension perturbe le travail des services hospitaliers et la pilule abortive sera finalement de nouveau mise en place en 1990.

Vers l’égalité professionnelle des hommes et des femmes.

En 1983, les femmes représentent 40% des travailleurs en France. Mais elles sont réparties dans seulement 30 professions contre 300 pour les hommes. Elles sont rémunérées 30% de moins que les hommes en moyenne. Yvette Roudy, ministre des droits de la femme prévoit une loi pour obtenir l’égalité des femmes avec les hommes dans le monde du travail:

  • les employeurs n’ont pas le droit de refuser d’embaucher quelqu’un pour son sexe.
  • les offres d’emploi ne doivent plus mentionner le sexe du futur employé.
  • on prévoit de réinsérer les femmes dans les domaines où elles sont peu nombreuses.
  • on prévoit la formation professionnelle des femmes.

La loi passe mais les employeurs qui ne l’appliquent pas ne sont pas sanctionnés durement.

 

Une loi contre la violence sexuelle.

Dans les années 80, le viol est enfin reconnu comme un crime contre la personne.

En 1982, la France adopte une loi contre  la violence sexuelle. Mais des manifestations continuent quand le violeur d’une femme qui a refusé l’expertise médicale est acquitté en 1982. En 1985, de nouvelles protestations ont lieu suite à des viols collectifs dans la région parisienne dans des lieux publics: rue, métro, train…

De nouvelles méthodes de procréation.

Alors que l’obsession des années 60-70 était d’obtenir le droit à la contraception et l’avortement, dans les années 80 on cherche à faciliter la procréation grâce à de nouvelles méthodes:

    • La méthode Giff: on prélève de l’ovocyte et des spermatozoîdes et on les féconde dans l’utérus.Cette méthode est efficace à 30%, alors que la fécondation naturelle est efficace à seulement 25%.
    • La méthode Fivete: on féconde l’ovocyte et les spermatozoïdes dans une éprouvette et on place plusieurs embryons dans l’utérus.On congèle d’autres embryons pour de futures interventions éventuelles. Cette méthode est la moins efficace avec 7% de réussite, et c’est celle qui coûte le plus cher.  Le premier bébé “éprouvette” en France (Amandine) est né en 1982.
    • Les mères porteuses: dès 1985 aux Etats-Unis on fait appel à des mères porteuses par le biais d’agence spécialisées, pour concevoir son enfant. Cependant, cela fait scandale la même année quand une mère porteuse réclame après son accouchement la garde de l’enfant (qu’elle n’obtiendra pas). Dès 1987, sont interdites la “location d’utérus” en France et en Allemagne (toujours interdite à ce jour.) On considère que cela peut occasionner des dérives telles que faire porter son bébé par une autre pour ne pas avoir à le porter soi-même.

 

Quel évènement des années 70-80 vous semble le plus marquant, et pourquoi?

Retrouvez prochainement la suite et fin de cet article, les années 90-2000.

Un commentaire sur “50 ans qui ont changé notre vie amoureuse: les années 70-80.

  1. Que de changements en quelques années effectivement. POurtant cela ne va jamais assez vite. De vis d’homme, ou de femme, on voit plein de choses qui pourraient être améliorer mais cela prend des années.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *